Le déficit en immunoglobulines de type G (IgG) est plus fréquent chez les patients asthmatiques que dans la population générale. Nous avons cherché à déterminer si les patients asthmatiques déficitaires en IgG présentaient des caractéristiques particulières.
Cette étude rétrospective monocentrique a inclus de janvier 2006 à décembre 2012 dans le service de pneumologie du CHRU de Tours les patients avec asthme sévère et ayant bénéficié d’un dosage d’IgG. Les patients étaient classés en deux groupes : l’un sans déficit (population témoin) et l’autre avec déficit en IgG (population d’étude). Les caractéristiques cliniques, biologiques, fonctionnelles et radiologiques ont été comparées par analyse univariée puis ajustées en analyse multivariée selon un modèle de régression logistique descendante.
En analyse univariée, les patients asthmatiques avec déficit en IgG étaient plus âgés (p=0,04), plus fréquemment fumeurs actifs ou sevrés (p=0,01), avaient une fraction exhalée du monoxyde d’azote plus basse (p=0,04), des immunoglobulines E (IgE) totales plus basses (p=0,01), et présentaient un score composite de dilatations des bronches (DDB) plus sévère (p=0,01). En analyse multivariée, les patients asthmatiques sévères présentaient un risque majoré d’être déficitaires en IgG en cas de tabagisme actif ou sevré [OR=6,11 (IC 95 %=1,16–32,04)], de concentration d’IgE totales<30kUI/L [OR=12,87 (IC 95 %=2,30–72,15)] et descore composite de DDB>15 [OR=20,65 (IC 95 %=2,13–199,74)].
Les patients avec un asthme sévère et un déficit en IgG ont des caractéristiques cliniques, biologiques et radiologiques différentes des autres patients asthmatiques et pourraient constituer un phénotype à part entière.
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Publié par Elsevier Masson SAS.